Na França, a extrema-direita quer tirar proveito da chacina da revista Charlie Hebdo.
Ex-companheira de redação dos jornalistas mortos, Caroline Fourest afirma, indignada: “Não têm porquê levar o caixão, quando se sabe quantos pregos eles tentaram empurrar quando Charlie estava `vivo”.
O mesmo acontece no Brasil, quando se pretende criticar o projeto de regulamentação da mídia, omitindo que os maiores inimigos da liberdade de imprensa são os monopólios da mídia. Que promovem a censura do pensamento único.
Rachel Sheherazade, jornalista do SBT, compara a Veja, uma revista da direita, com Charlie Hebdo, um veículo de esquerda. É muito cinismo de Sheherazade, versão cabocla da neofascista e racista Marine Le Pen.

Estranha comparação
por Maíra Streit, do Portal Fórum
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O ataque à sede do periódico francês Charlie Hebdo, ocorrido na última quarta-feira (7), chocou o mundo. Ao todo, 12 pessoas morreram; entre elas, quatro dos mais brilhantes cartunistas da atualidade. A ação, classificada pelo governo do país como “terrorista”, teria sido motivada pelas sátiras religiosas publicadas pelo jornal, que desagradaram alguns muçulmanos ao fazerem referência ao profeta Maomé.
Muitos profissionais da imprensa manifestaram solidariedade e consternação diante do episódio. A jornalista Rachel Sheherazade, porém, aproveitou a ocasião para estabelecer uma estranha comparação.
Em comentário feito na rádio Jovem Pan e divulgado em seu blogue pessoal, a apresentadora do SBT Notícias afirmou que falta liberdade de imprensa no Brasil, fazendo uma associação entre o revolucionário Charlie Hebdo e a revista Veja. “Há poucos veículos resistentes e independentes. É o caso da revista Veja”, enfatizou, ao citar a matéria em que a publicação acusou os petistas Lula e Dilma Rousseff de terem conhecimento sobre casos de corrupção na Petrobras e por isso, segundo ela, a editora Abril teria sofrido retaliações. “No Brasil, o maior temor da imprensa livre não são os radicais islâmicos, mas os radicais da esquerda”.
Sheherazade não parou por aí. A jornalista, conhecida por suas opiniões conservadoras, disse que a presidenta Dilma não foi ‘coerente’ ao lamentar, em nota oficial, o ataque. “A mesma mandatária que defendeu a liberdade de expressão na França apóia um projeto de regulação da mídia no Brasil, que pode restringir a liberdade de expressão e até evoluir para uma futura censura dos meios de comunicação”, destacou.
Do lado oposto ao representado por Sheherazade, movimentos sociais defendem que a regulação econômica da mídia, anunciada pela presidenta, poderá pôr fim à concentração de poder da imprensa nas mãos de poucas famílias e, assim, garantirá mais diversidade de programação e uma real representatividade da população brasileira nos meios de comunicação.
Pour «Charlie», voir le Front serait un affront

por Matthieu ECOIFFIER et Laure EQUY / Libération
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L’hebdo a toujours dénoncé le parti d’extrême droite, dont la présence à la manifestation fait polémique.
Le Front national présent dans la marche de dimanche au milieu des pancartes noires «Je suis Charlie» ? Une perspective impossible pour les auteurs et lecteurs de l’hebdo qui bouffe du facho depuis sa création. Mercredi, avant l’irruption des terroristes, «pendant la conférence de rédaction, on a eu un débat sur Houellebecq. Cabu a dit qu’il était révolté par ce livre qui sert la soupe au FN», confiait vendredi Laurent Léger en marge de la première réunion de l’équipe de Charlie Hebdo à Libé. Et ce journaliste d’investigation, rescapé de la tuerie, de rappeler que «le FN n’a jamais défendu les valeurs humanistes, de liberté et de solidarité de Charlie. Ce n’est pas un parti républicain. On a toujours été leur cible. Pour le FN, vouloir défiler dimanche c’est de la récup».«Chez nous, le FN n’est pas le bienvenu. Mais on ne fait pas le service d’ordre de la manif», lâche Gérard Biard, red-chef de Charlie.«On ne fait pas de politique», coupe Richard Malka, leur avocat. Le dessinateur Jul, appelle, lui, à «respecter la sphère de l’autre» : «Il y a le deuil des familles, des gens de Charlie, des amis, des lecteurs et ensuite de la France. Chacun à son niveau doit respecter la sphère de l’autre.»
«Pestiférés». Le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite, sait bien que les dessinateurs tués à Charlie Hebdo mercredi «auraient été très opposés à une manif avec le Front». Lui veut bien marcher «à côté d’électeurs du FN qui auraient été vraiment touchés par ce qui s’est passé : il ne faut pas leur donner le signal qu’ils sont des pestiférés de la République», prévient le politologue, qui collabore de temps en temps à l’hebdo.
Autre compagne de route de Charlie Hebdo, Caroline Fourest s’indigne de la posture «victimaire» de Marine Le Pen : «Elle a tenté de faire de son caprice un martyr national au lendemain de la mort de mes camarades.» «Ils ne sont pas obligés de se battre pour porter le cercueil quand on sait combien de clous ils ont tenté d’y enfoncer quand Charlie était “en vie”», assène l’essayiste.
On serait curieux d’imaginer comment Cabu, Charb et leur bande caricatureraient le FN furieux de ne pas marcher avec les autres pour la liberté de la presse et la République. Un Jean-Marie Le Pen, gueule patibulaire et chemise brune, comme le croquait Cabu ? Et sa fille dessinée par Charb en merde fumante, comme sur cette une de 2012 portant le titre «la candidate qui vous ressemble» ? Affiche qui a valu un procès à l’hebdo. Certes, Marine Le Pen a dénoncé l’incendie des locaux de Charlie en 2011 – «une atteinte à la liberté de la presse» – et son père, en 2007, reconnaissait, à propos des caricatures de Mahomet, qu’on «ne [pouvait] pas condamner des gens qui usent de leur liberté».
«Gourde». Le Front national a l’humour sélectif, le parti ou ses filiales ayant porté plainte pour diffamation ou injure contre Charlie Hebdo à une dizaine de reprises au moins. L’ancien maire FN de Toulon, Jean-Marie Le Chevalier, a attaqué plusieurs fois le journal en justice, tout comme Mme et M. Mégret, piqués d’avoir été traités de «gourde» et de «petit rat», procès gagné par Charlie. En 1996, l’hebdo avait en revanche été condamné pour avoir qualifié Marie-Caroline Le Pen, la sœur de Marine, de «chienne de Buchenwald».
Charlie Hebdo, depuis sa création, s’amuse à mordre les chevilles des Le Pen et de leur clique. En 1998, le journal avait fait un bon coup en chipant au parti d’extrême droite, alors en pleine guerre entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret, la marque «Front national», en la déposant à l’Institut national de la propriété intellectuelle. Deux ans plus tôt, Cavanna, Val, Charb et les autres avaient lancé un appel à «dissoudre le Front national, cette ligue dont le but politique est de faire disparaître la République». La pétition avait recueilli plus de 17 300 signatures.